Hikari le 25 mars a réalisé deux superbes cours.
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Judo. Hikari Sasaki-Cariou, de Numazu à la presqu’île
Publié le 28 mars 2019 à 16h45Après une belle carrière professionnelle, la Japonaise Hikari Sasaki-Cariou, 51 ans, se consacre désormais à l’enseignement du judo, à Crozon. Elle anime également des stages à l’intention des enfants du Finistère et n’exclut pas, au travers de son engagement associatif, de faire revenir de jeunes compatriotes pour un stage d’été, d’ici à quelques années.
Depuis la rentrée, Hikari Sasaki-Cariou, une Japonaise originaire de Numazu, dans la préfecture de Shizuoka, enseigne le judo aux jeunes pratiquants du Renshinkan, le dojo crozonnais. Installée depuis dix ans en Bretagne, la jeune quinquagénaire a enseigné dans de nombreux clubs locaux et intervient régulièrement à l’occasion de stages ou de séminaires. Mais ses élèves sont sans doute loin d’imaginer la chance qu’ils ont de l’avoir pour professeur.
Car Hikari est une ancienne sportive professionnelle. Après avoir pratiqué l’athlétisme de haut niveau pendant sa scolarité, elle finit par choisir le judo et entre dans la très renommée université de Tsukuba, où elle étudiera pendant quatre ans.
Championne olympique à 20 ans
En 1987, elle participe aux championnats du monde de judo, à Essen (Allemagne), où elle décroche la troisième place. Cela lui permet de se qualifier, avec cinq autres Japonaises, pour les Jeux olympiques 1988, à Séoul (Corée du Sud).
En finale du tournoi olympique, elle affronte la Française Brigitte Deydier, qui l’a battue trois fois en trois rencontres. La quatrième sera la bonne, puisqu’elle remporte le combat et devient, à 20 ans, championne olympique. La première du judo féminin japonais. « Ça s’est joué dans la tête », se souvient Hikari.
Hikari met fin à sa carrière professionnelle à 27 ans. Son seul regret : ne pas avoir été sacrée championne du monde. Une finale en particulier lui laisse un goût amer : celle de Belgrade (Serbie), en 1989, un an après sa médaille d’or olympique qui faisait d’Hikari la favorite des Mondiaux.
Un fort engagement associatif
Aujourd’hui, en plus des cours au dojo de Crozon, sans pression des résultats – « Le judo auquel je crois, celui que je transmets, s’attache aux aspects éducatifs », explique-t-elle –, l’ancienne judoka est également très engagée dans « Umi No Michi » (Les Sentiers de la mer). Cette association, elle l’a créée avec son mari, Yves-Marie Cariou, après le tsunami au large de Fukushima, en 2011. Sa mission : « redonner espoir » aux jeunes Japonais.
Ainsi, elle a organisé, en 2016, la venue d’enfants de la région d’Ofunato à Fouesnant (le dojo où elle enseignait auparavant), pour un stage d’été. Depuis, les liens avec Ofunato ont été entretenus. Et d’ici quelques années, les jeunes Japonais pourraient bien débarquer sur la presqu’île de Crozon, pour un nouveau stage d’été.
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